Comment débloquer une recherche
En suivant les conseils donnés dans un précédent article, vous avez retrouvé les trois actes de l’état civil : Naissance, Mariage, Décès. Parfois la recherche a été aisée, parfois plus ardue mais il vous est arrivé d’être bloqué en ne retrouvant pas un acte. Voici quelques pistes qui vous permettront peut-être de franchir ce cap.
Tout d’abord relisez les actes en votre possession, tous les mots tous les détails comptent. Le nom d’un témoin, son lien de parenté, sa profession, son domicile peuvent donner une nouvelle orientation à vos recherches.
Consultez si possible les deux séries d’actes, l’un déposé au greffe puis aux archives départementales, l’autre resté dans la commune. Il y a parfois des différences entre les deux collections qui peuvent vous donner des indications supplémentaires (ordre des prénoms par exemple). Le curé peut avoir recopié les actes à une date ultérieure sur le registre du greffe.
D’autre part la collection du greffe microfilmée dans les années 1980 et en 1994 ne comporte pas les mentions marginales apposées après le microfilmage tandis que la collection restée en mairie comporte parfois des annotations utiles telles que la délivrance de cartes d’alimentation durant la seconde guerre.
RECHERCHER UN ACTE DE NAISSANCE
Ne confondez pas la date de naissance et la date de déclaration de naissance. On ne retrouve pas la naissance de Gilbert GOURTINE né le 31 décembre 1899 à Versailles sur les registres de 1899. En effet, il a été déclaré le 1er janvier 1900 et se trouve donc dans les registres de l’année 1900.
De même ne confondez pas la date de naissance et la date de baptême. A Lederzeele (Nord), le curé déclare avoir baptisé le 30 novembre 1722 Simon de CLERCK né le 1er décembre précédent. En réalité, il a interverti les dates. L’enfant est né le 30 novembre 1722 et non l’année précédente et a été baptisé le 1er décembre 1722.
Parfois les registres manquent. Pendant la durée de l’occupation allemande, les registres d’état civil n’ont pu être tenus au Port-Marly du 27 septembre 1870 au 25 février 1871, une liste des naissances et des décès sera établie par jugement du 25 juin 1872 pour y suppléer. À Paris, pendant la Commune, le premier exemplaire de l’État Civil et des registres paroissiaux est anéanti le 23 mai 1871 lors de l’incendie de l’annexe de l’Hôtel de Ville, le deuxième exemplaire le lendemain lors de l’incendie du Palais de Justice. A la suite de ce désastre irréparable, on a reconstitué partiellement l’état civil parisien.
Ne vous fiez pas à l’âge d’un défunt. Il peut y avoir de grandes différences entre l’âge estimé au décès et l’âge réel. Généralement les personnes étaient vieillies. Celles qui dépassaient les 70 ans, les 80 ans faisaient au fur et à mesure de leur avancée en âge figures de survivantes qui avaient échappé à la maladie et à la mort. Ainsi le 20 septembre 1807 décédait à Merville (Nord) Pierre Joseph QUESTE âgé de 86 ans. Or lors de son mariage, il présente son acte de naissance. Il est né le 17 août 1730. Il avait donc 77ans et non 86 ans à son décès.
Si vous ne retrouvez pas l’acte de baptême d’un de vos ancêtres alors que vous avez la preuve que ses parents habitaient telle commune, recherchez dans les paroisses voisines. Autrefois une femme accouchait de son premier enfant chez elle ou chez ses parents. Si ses parents étaient décédés, elle pouvait accoucher chez une sœur plus âgée.
RECHERCHER UN ACTE DE MARIAGE
Les mariages sont généralement célébrés au lieu de résidence des parents de la mariée alors que les veuves se remarient le plus souvent au lieu de résidence de leur nouvel époux.
Entre le 22 septembre 1798 et le 26 juillet 1800, les mariages étaient obligatoirement célébrés dans la mairie du chef-lieu du canton dont dépendait la mariée. Pour Le Port-Marly il s’agissait de Marly-la-Machine, nom révolutionnaire de Marly-le-Roi.
Les mariages ont toujours été des occasions de rencontres. Un garçon d’un côté familial est le cavalier d’une fille de l’autre parenté. Voisins de table, ils apprennent à se connaître et à s’apprécier. Ils se reverront lors d’une prochaine fête et se fianceront peut-être. Si vous ignorez tout du conjoint d’un de vos ancêtres, pensez à répertorier les mariages auxquels il a pu assister, ceux de ses frères et sœurs, de ses cousins et cousines. Pensez aux mariages parallèles, (deux frères épousant deux sœurs) et aux mariages croisés (un frère et une sœur d’une famille épousant une sœur et un frère d’une autre famille).
Une jeune bonne célibataire est domiciliée « de droit » chez ses parents mais est domiciliée « de fait » chez ses patrons. C’est donc dans cette dernière commune que l’on pourra trouver son acte de mariage.
RECHERCHER UN ACTE DE DÉCÈS
Si dans une famille, deux enfants portent les mêmes prénoms, on peut supposer que le premier est décédé avant la naissance du second. Il vous faut donc trouver son acte de décès. Lorsqu’un enfant décédait peu après sa naissance, le curé ne rédigeait pas toujours un acte de sépulture mais se contentait d’écrire en marge de son acte de naissance « O » signifiant « Obiit » c'est-à-dire inhumé.
Les décès étant enregistrés dans la commune où l’évènement s’est produit, il vous faut faire une véritable enquête pour retracer le parcours de ce défunt. Est-il décédé dans sa résidence de campagne ? Est-il décédé dans un hôpital ? Était-il pensionnaire d’un hospice, d’un asile ? Était-il un détenu décédé en prison ? Reconstituez sa famille, il a pu terminer ses jours chez un enfant ou un petit-enfant.
Jusqu’en 1907, toute personne quel que soit son âge, devait consulter ses père et mère et à défaut ses ascendants avant de contracter mariage. On ne pouvait s’en dispenser qu’après des « sommations respectueuses » ou en produisant les actes de décès de ses parents et grands-parents. Cherchez les actes de mariage des collatéraux, vous pourriez avoir la réponse à vos questions.
En résumé, cherchez, cherchez encore, explorez toutes les pistes. C’est à ce prix que votre pourrez avoir une chance de trouver l’acte qui vous fait défaut.
Raymond DIERICKX